À l’heure où les premiers bilans économiques liés au Covid commencent à être tirés, certains secteurs paraissent épargnés par un impact parfois désastreux, voire même tirer leur épingle du jeu… C’est le cas du Yachting, qui après avoir subi une quasi paralysie ces dernières semaines, semble renaitre de ses cendres, offrant les prémisses d’une croissance cet été avec une augmentation des réservations de Yachts à usage privé. Mais avec quelle(s) conséquence(s) ?

Charles Croce-Spinelli, expert chez PSPI de l’assurance Yacht, décortique pour nous le phénomène et nous apporte deux solutions pour se prémunir au mieux des risques de cette croissance.

Quelle(s) tendance(s) se profile(-nt) pour le secteur ces prochains mois dans le contexte difficile que l’on connaît ?

Les dernières semaines furent en effet très difficiles en raison de l’interdiction d’accoster dans certains ports, et de manière générale des contraintes maritimes tellement élevées que de nombreux bateaux furent – et sont encore à l’heure actuelle – bloqués à quai. En outre, personne ne fut, et n’est toujours, autorisé à débarquer, et ce pour quelque raison que ce soit.
Mais dans ce contexte très compliqué, le secteur montre des signes positifs de reprise, qui vont au-delà des attentes. Ainsi, comme l’a montré un récent article de l’Agefi : « Depuis le début de la crise du Covid-19, on constate une augmentation de 23% des demandes de la part de clients qui, traditionnellement, opteraient pour des vacances à l’hôtel ou dans une station balnéaire, et qui s’intéressent maintenant à l’alternative d’un séjour sur l’eau. » Un yacht offre en effet un niveau d’isolement qu’aucun autre hébergement ne peut offrir, en ayant absolument tout sur place, baignade et farniente comprises !
Mais cette croissance comporte aussi des risques…

 

De quels risques parlez-vous ?

Qui dit augmentation des réservations, dit aussi augmentation potentielle des accidents. Or, l’on parle ici de biens qui valent plusieurs millions de francs, et dont la valeur financière et sentimentale est très importante pour leur propriétaire. On pense à des dommages occasionnés par le locataire au navire, aussi bien à la coque qu’aux aménagement intérieurs, à l’outillage, au mobilier etc.

 

Quelles solutions s’offrent alors aux propriétaires de Yachts qui souhaiteraient profiter de cette aubaine de croissance, tout en se prémunissant des risques liés ?

Je pense à deux solutions en particulier. Une première directement en lien avec cette problématique de dommages sur le bien, et une seconde qui concerne les annulations de réservation.

Dans le premier cas, il faut souscrire à ce que l’on appelle une « Charterer liability », soit une couverture d’assurance qui couvre tous les dommages potentiels occasionnés par le locataire. Cette couverture peut être à la charge du propriétaire ou bien ajoutée directement au coût de la location, et donc supportée par le locataire. Elle couvre en général à hauteur de la franchise générale du contrat, de sorte qu’en cas de sinistre le propriétaire n’ait pas à sortir le moindre franc. En outre, elle préserve le ratio sinistre du propriétaire en cas de dommage, car la charge sera imputée au locataire. Cela est très utile dans les négociations des termes de renouvellements de polices, surtout dans la période actuelle où les augmentations annuelles sont la norme.

Dans le second cas, on parle d’assurance « Loss of Hire » qui protège le propriétaire des annulations de location si son bateau n’est pas en état d’accueillir les clients. Par exemple, un bateau subissant une panne moteur qui nécessite un mois d’immobilisation mais qui avait une semaine de charter prévu pour – par exemple – 150’000 USD, ne pourra pas honorer le contrat. Typiquement dans ce genre de cas, la couverture « Loss of Hire » couvre totalement le manque à gagner du propriétaire, en lui versant donc les 150’000 USD qu’il devait normalement toucher.

 

Pour plus de renseignements sur ces types d’assurance, vous pouvez nous contacter par téléphone ou email.