Au plus la pandémie semble s’enraciner, au plus le monde professionnel change, de manière profonde. Là où nous aurions pu penser il y a une année que ces changements seraient temporaires, nous avons petit à petit appris à vivre avec, jusqu’à les intérioriser. Et ce, que l’on soit manager, CEO d’une PME ou d’une grande filiale, employé, ou indépendant. Que l’on soit jeune, quadra, quinqua, voire plus âgé. Que l’on soit parents, seul, en couple, que l’on travaille dans un domaine enclin à l’agilité, comme dans un bastion historique aux process ancrés depuis toujours. Ces changements n’épargnent personne.
Au côté de l’incontournable – et imposé – télétravail, d’autres manières de travailler, de réseauter, de vendre, voient le jour. Alors, c’est quoi le monde professionnel de demain ? Petit tour d’horizon – non exhaustif – de ces nouveautés.
Agriculture ou secteur bancaire : finis les process historiquement ancrés !
En Chine, face à l’impossibilité pour les agriculteurs de vendre leur production sur les marchés (fermés en raison de la pandémie) et à des supermarchés désertés par la population, la filière a été obligée de réagir vite, sous peine de voir disparaitre des milliers d’agriculteurs. En quelques semaines, le gouvernement a mis sur pied des formations guidant ces derniers vers la digitalisation de leur activité. Un tournant 360°C pour ce public d’ordinaire déconnecté de ce monde 2.0 ! Et le succès est au rendez-vous. À coup de vidéos promotionnelles en live directement depuis le champ, sorte de « home tour » agricole dans un format très dynamique allant jusqu’à la dégustation des produits en direct, les ventes décollent grâce à une option de vente en ligne directement activable depuis la vidéo. L’impression pour les consommateurs d’acheter leurs légumes comme s’ils étaient dans les champs ! L’application est facile à utiliser, gratuite, et a déjà séduit des milliers de consommateurs et d’agriculteurs qui y voient là un important levier financier. La révolution est en marche, et n’est pas prête de s’arrêter !
Dans les banques, même changement de fond, autant du côté des acteurs historiques qui ont accéléré leur digitalisation depuis le début de la pandémie, que du côté des nouvelles banques, dites « néobanques ». Vybe en France, qui a décidé de s’attaquer au marché des très jeunes, entre 17 et 25 ans est l’une d’elles. Entièrement digitalisée, sans succursale physique, cette banque 2.0 a déjà convaincu des centaines de milliers de jeunes, un public que les banques « traditionnelles » n’ont jamais réussi à capter. Une tendance là aussi de fond, qui enregistre une croissance exponentielle depuis la pandémie.
Réseauter 2.0
Avant, il y avait les évènements d’entreprise / les cercles privés / les rendez-vous d’entrepreneurs etc. Avec les restrictions actuelles, il a fallu réinventer cela via le digital. De nombreux formats ont vu le jour, à l’image de ces débats virtuels face à un public plus ou moins engagé selon que l’option caméra /commentaires /micro est disponible ou non, ou encore de ces formats payants et participatifs sur des thèmes engageants tels que les « Connected Catch-up » du cercle fermé des French Founder. Or, paradoxalement, cela fonctionne. Derrière un écran, il devient plus facile d’intervenir, et donc d’interagir avec les autres, que l’on décide de le faire face caméra ou de manière plus « soft » via un commentaire écrit publié en live. Et ce, quel que soit son profil (âge, sexe, profession, niveau hiérarchique etc.) et sans avoir à se déplacer de chez soi, une option qui séduit également de plus en plus pour ce gain de temps précieux et cette ouverture offerte par le format à toutes et tous.
Les différents réseaux l’on déjà annoncé : ces formats vont perdurer après Covid et venir compléter ou enrichir le retour aux événements en présentiel.
Et le télétravail dans tout ça ?
Aujourd’hui, télétravail rime avec visioconférence. Si beaucoup se réjouissaient il y a quelques mois de cette nouvelle manière de travailler, semblant offrir plus de liberté, le système a rapidement montré un côté plus contraignant. Avec les visioconférences la séparation vie privée/vie professionnelle s’efface dans un premier temps compte tenu du lieu (tout est désormais au même endroit), mais également des nouvelles habitudes de travail y liées. Ainsi, il est devenu légion de devoir participer à des Zoom/Teams et autres à 7h30 ou à 20h, là où dans l’ « ancien » monde du travail de tels horaires de réunion – en présentiel donc – n’étaient qu’exception. De la même manière, la visioconférence si elle n’est pas délimitée par un horaire précis, peut très vite devenir chronophage. Sans parler de la multiplication de ce format pour une raison ou pour une autre, dû à la facilité et rapidité offerte pour fixer une réunion. Un format au final très gourmand en heures, qui empiète de plus en plus sur la production concrète des employés, bien souvent contraints ensuite de devoir rattraper ce retard ! On comprend aisément que dans ce contexte, la fatigue se ressent plus fortement, faisant même naitre un nouveau concept de “Zoom Fatigue”. Qu’adviendra-t-il de ce format ? S’il va sûrement perdurer lorsque des considérations de gains de temps sont en jeu, espérons, pour nous tous, que nous reviendrons rapidement aux bons vieux rendez-vous physiques, moins fatigants, moins nombreux, à des horaires « normaux ».
Plus efficients en somme.
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Sources :
Néobanque Vybe : https://vybecard.com/fr-fr
« Connected Catch-up » : https://www.frenchfounders.com/
“Zoom Fatigue” : https://hbr.org/2020/04/how-to-combat-zoom-fatigue